“Biohacker” votre organisme avec sérénité
Date de publication : 30/10/2023
“POUR FAIRE CIRCULER LE SOUFFLE, LA RESPIRATION DOIT ÊTRE COMPLÈTE. QUAND ELLE EST COMPLÈTE, SA CAPACITÉ EST GRANDE. QUAND ELLE A UNE GRANDE CAPACITÉ, ELLE PEUT S’ÉTENDRE. QUAND ELLE EST ÉTENDUE, LE SOUFFLE PEUT S’ENRACINER. QUAND IL S’ENRACINE, IL S’ÉTABLIT CALMEMENT. QUAND IL EST CALMEMENT ÉTABLI, IL EST SOLIDE ET FERME. QUAND IL EST SOLIDE ET FERME, IL PEUT GERMER. QUAND IL GERME, IL CROÎT. QUAND IL CROÎT, IL S’ÉRIGE VERS LE HAUT. QUAND IL RETOURNE VERS LE HAUT, IL ATTEINT LE SOMMET DE LA TÊTE. LE POUVOIR SECRET DE LA PROVIDENCE SE MEUT AU-DESSUS. LE POUVOIR SECRET DE LA TERRE SE MEUT AU-DESSOUS.
QUI SUIT CE PRÉCEPTE VIVRA. QUI AGIT À L’ENCONTRE MOURRA.
INSCRIPTION GRAVÉE SUR PIERRE, DYNASTIE ZHOU, 500 av. J.-C.” NESTOR, 2022.
1. Qu’est-ce que le biohacking
J’ai longtemps été fascinée par ce mot qui semble sortir tout droit d’un film d’action. il me paraissait dédié aux gens à la pointe de la technologie, autant dire que je pensais sa pratique inaccessible pour mon style de vie. Il m’a fallu découvrir la respiration pour commencer à réellement comprendre ce mot et à l’intégrer dans ma vie. Quelle chance j’ai de voir que tout est possible 😉
La toute première pratique de biohacking voit le jour en 2008 à la création du laboratoire amateur de Boston. Depuis, cette pratique s’est développée dans de nombreuses grandes villes : Paris, Montréal, New-York, Budapest, et bien d’autres.
Le terme biohacking est composé de “bio” pour biologie et de “hacking” provenant du verbe anglais “to hack” signifiant “tailler, hacher”. Ce terme se rapporte d’abord au “bricolage”, à l’expérimentation par passion, par jeu, de plaisir, de besoin ou encore de partage. Il est également défini par Mitch Altman en 2012 comme : “prendre ce qui existe, l’améliorer du mieux que l’on peut et ensuite le partager”.
Aussi appelé “Do it yourself biology”, le biohacking est l’étude de la matière vivante et des êtres vivants, à faire soi-même à l’aide d’un ensemble de techniques dans le but de partager ses connaissances, de pratiquer avec passion et liberté, à l’image des hackers en informatique dont les valeurs sont la liberté, la gratuité ainsi que le plaisir. À l’inverse des crackers qui sont eux aussi des pirates informatiques mais qui sont à la recherche d’un profit économique. Ainsi dans le biohacking, une discipline scientifique “la biologie” est associée à la culture de l’échange et se pratique en dehors des institutions.
Une précision est nécessaire cependant, afin de ne pas confondre biohacking et science citoyenne ou “Open science”. Dans son mémoire Krouk le définit très bien, dans la pratique de la science citoyenne : “le chercheur ouvre ses portes à la participation de non-chercheurs dans des projets mis en place par le chercheur et son équipe”.
J’aimerais définir ici le biohacking avec ses deux sens : l’un faisant intervenir la technologie, l’autre faisant intervenir seulement la physiologie humaine. Ainsi l’humain peut modifier sa physiologie de façon naturelle et optimale c’est-à-dire par ses propres moyens pour lui permettre d’améliorer sa qualité de vie sans outils cybernétiques. J’entends par ce terme, une quelconque manière d’implanter un objet numérique ou chimique dans l’organisme ou encore de modifier sa génétique .
Comme le dit le Docteur Coester Denys (2022), médecin et auteur du premier livre en Français sur le Biohacking sous le nom du Docteur Denys : “les biohackers veulent reprendre le contrôle de leur vie en maîtrisant leur propre biologie par des routines appelées biohacks : ‘le jeûne, le jeûne intermittent, l’alimentation, en s’équipant de trackers sous forme de montres connectées, de bague ou de bandeau autour de la tête, la méditation dite de pleine conscience, les neurosciences, l’intelligence émotionnelle et leadership, par des capteurs connectés aux smartphones mesurant la variabilité de la fréquence cardiaque’ ”.
Selon Léonardo Pelagotti, expert en respiration auprès de qui j’ai tenu à me former et dont l’ampleur des activités se déploie en Europe : “Le Biohacking est essentiellement la pratique de modifier notre chimie et notre physiologie par la science, l’auto-expérimentation et l’apprentissage afin d’augmenter ses capacités cognitives et physiques. Et ainsi augmenter son niveau d’énergie et pouvoir renforcer son corps”.
2. La quête vers l’immortalité
En effet, le biohacking suppose une quête vers l’immortalité. Ici, il s’agit d’étudier la voix naturelle du biohacking pour atteindre le rajeunissement, la longévité. Celle qu’a l’humain de modifier ou perturber par lui-même son homéostasie (régulation de l’organisme pour maintenir ses différentes constantes : pression artérielle, température, etc.) de façon ponctuelle et contrôlée dans le but de ramener l’organisme à l’équilibre, d’améliorer sa santé, et d’utiliser de façon optimale les fonctions cellulaires.
Alors que le biohacking inclut une pratique communautaire ou un mouvement comme en parle le doctorant Guillaume Bagnolini dans sa thèse, il est plutôt question de pratiques personnelles liées à des recherches scientifiques pouvant bien sûr être partagées.
Enfin, s’il y a encore une chose que j’aimerais que vous gardiez à l’esprit afin de rester dans mon univers, et c’est une nouvelle fois Mehdi Krouk qui le dit parfaitement : “Le hack, ici, se présente comme un moyen de penser différemment le monde qui nous entoure. Ce n’est pas un acte en soi illégal ni destructeur, c’est une pratique qui ouvre la créativité pour questionner le monde qui nous entoure”.
3. Comment est pratiqué le biohacking
Je ne peux vous parler de biohacking sans vous démontrer sa simplicité et surtout ses bienfaits une fois que l’on choisit un outil natruel tel que la respiration.
Dans la partie précédente, on a vu que le biohacking n’est pas une science citoyenne. En effet, cela sort du cadre institutionnel puisqu’il peut être pratiqué à tout moment par le biohacker en fonction de ses envies et ses objectifs. L’important pour lui ne sera pas tant la propriété intellectuelle et l’obtention de diplômes mais plutôt la liberté intellectuelle et la créativité. Enfin, le biohacking n’a pas une finalité commerciale, mais si un DIYbio est innovant, il peut être commercialisé, tandis que la science citoyenne est exclusivement basée sur le bénévolat.
Ce cadre étant posé, on peut essayer de comprendre comment se fait cette auto-expérimentation. Tout un chacun peut être biohacker dès qu’il a des projets et des objectifs dans l’expérimentation de la biologie.
L’auto-expérimentation consiste à optimiser les capacités biologiques de son corps à travers les biohacks. L’objectif du biohacker est une quête de la performance pour un mieux-être tant physique que mental, telle une optimisation du sommeil, la performance physique, la gestion du stress et des émotions. En résumé une maîtrise de sa biologie pour une vie plus longue en meilleure santé. Bien sûr, les valeurs importantes respectées par les biohackers restent le respect de la vie humaine et de l’environnement. L’individu devra connaître son organisme, décrypter de plus en plus ses ressentis. Pour se faire, il s’aide de trackers connectés pour relever les données physiologiques de son corps au moment du hacking. Les outils de biohacking peuvent être : la respiration, l’alimentation, le jeûne intermittent, la méditation ; les objets connectés : des bandeaux pour les ondes cérébrales et le sommeil, des montres connectées, des bagues, des capteurs connectés au smartphone, etc.
À l’inverse de la biologie de synthèse qui est utilisée pour construire de nouveaux systèmes biologiques (déplacement, suppression, synthèse de séquences d’ADN) la biologie hackée ici est le corps humain. La méthode employée est l’optimisation des performances physiologiques autrement dit sans aucun artifice ou manipulation génétique. Dans notre cas, l’outil utilisé est la respiration.
4. Biohacking et Longévité
Le Biohacking peut nous emmener plus loin qu’on ne l’imagine, par exemple vers le rajeunissement ou encore un sujet qui en passionne plus d’un, la longévité.
La longévité a été définie par Louis Henry en 1981 comme étant une vie anormalement longue par rapport à ce à quoi on est légitimement en droit d’imaginer (en comparaison à la moyenne d’âge par exemple). Pour Kirsten Ellison, post doctorante, la recherche de longévité peut être vue comme un piratage du processus du vieillissement, comme si l’on ne pouvait accepter de vieillir sans essayer d’intervenir. Mais ses analyses se rapportent plutôt à la forme de biohacking technologique .
Plutôt que de réduire le biohacking à la manière d’un outil malfaisant ou faisant modifier l’existant vers une quête du parfait dans un sens négatif, j’aimerais de préférence vous inviter à vous questionner sur les possibilités d’utiliser un outil naturel, en l’occurrence ici la respiration. Ce qui m’a attiré dans cette pratique, c’est qu’elle est justement accessible à Monsieur et Madame tout le monde. Ou du moins accessible à celui qui s’y intéresse.
Aussi, nos façons de vivre modernes m’ont amené à me poser de nombreuses questions. Quelles sont les conséquences sur l’organisme de notre mode de vie actuel : tout bouge très vite, rester compétitif au travail, à l’école, faire face aux jugements, rester alerte en permanence (smartphones, mails…) ? Quel est l’impact de notre nourriture moderne (préparations industrielles prêtes à l’emploi, les produits agricoles modernes) sur l’organisme ? Comment pouvons-nous améliorer de façon naturelle nos habitudes, prendre conscience de nos comportements aux conséquences néfastes pour l’organisme ? Avons-nous des comportements qui réduisent le potentiel du corps humain ? Jusqu’où le potentiel du corps humain peut-il être révélé ? Pourquoi ne pas comprendre la puissance du corps plutôt que de se laisser vivre sans se poser de questions, se faire dicter notre façon de nous alimenter ou de vivre ? Mais aussi, conduisons-nous le corps à sa mort plutôt qu’à une vie longue, prospère et bienveillante ? Comment le corps lui-même peut-il nous aider à potentialiser l’organisme, à réveiller sa puissance ? Et enfin, jusqu’à quel point avons-nous oublié notre souffle ?
La respiration peut être cette alternative aux comportements néfastes qui conduisent souvent l’organisme à la maladie. Ce n’est pas tant la course contre le vieillissement ou l’éradication de celui-ci qui est visée mais plutôt une façon de réactiver la vitalité du corps et permettre aux cellules de vivre sainement. Nous pourrions parler de rajeunissement, un peu comme une fleur fanée en pot, laissée pour compte sur le point de mourir, mais qui redevient belle et épanouie, en lui apportant ce dont elle a besoin. Elle atteindra sa fin de vie naturelle plutôt que de la terminer avant l’heure. Ici, il faut prendre le terme de longévité dans le sens de l’allongement du nombre d’année de vie en bonne santé, car vivre plus longtemps, mais sans pouvoir en profiter pleinement, en raison de souffrances, de perte en mobilité, en indépendance ou même à cause de trop nombreux traitement, n’est pas le but du biohacking.
Si je devais conclure, je dirais que prendre le contrôle de son organisme avec la respiration doit être entendu ici dans le sens que la respiration n’est pas qu’un simple acte. C’est plutôt un acte qui peut être maîtrisé afin d’obtenir tous ses bienfaits. La science démontre que si la respiration est optimale, c’est-à-dire fonctionnelle, cette dernière a des effets bénéfiques sur l’organisme. Léonardo Pelagotti le résume dans son premier livre “on pourrait dire que la respiration a été le premier outil du biohacking dans l’histoire. La respiration c’est la vie”.
C’est le biohacking tel que je le pratique au quotidien. C’est la vision à laquelle je vous invite à adhérer. C’est l’outil de santé ultime que je vous propose de maîtriser en vous.
Votre premier pas peut être d’accéder à ma communauté gratuite ici : natirel.fr/lien. Vous y trouverez plusieurs astuces sur la respiration mais aussi sur l’alimentation et bien d’autres outils pour devenir de jour en jour une meilleure version de vous-même.
Marie-Christelle Brédon,
Naturopathe et Coach en respiration, tiré de mon mémoire de naturopathie (juillet 2023).